Biographie d’Abdoulaye Yerodia Ndombasi
Abdoulaye Yerodia Ndombasi est né le 5 janvier 1933 dans l'actuelle République Démocratique du Congo.
Abdoulaye Yerodia Ndombasi
Tableau : Informations générales#
Détails | Informations |
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Nom complet | Abdoulaye Yerodia Ndombasi |
Date de naissance | 5 janvier 1933 |
Lieu de naissance | Congo belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo) |
Date de décès | 19 février 2019 |
Âge au décès | 86 ans |
Fonctions politiques | Ministre des Affaires étrangères (1999-2000), Vice-président de la RDC (2003-2006), Sénateur |
Cas juridique notable | Impliqué dans l’affaire du mandat d’arrêt devant la Cour internationale de justice (2000) |
Jeunesse et formation#
Abdoulaye Yerodia Ndombasi est né le 5 janvier 1933 dans l’actuelle République Démocratique du Congo. Peu de détails sont disponibles sur sa jeunesse, mais il est connu pour avoir grandi dans un contexte politique marqué par la colonisation belge et la lutte pour l’indépendance. Il est issu d’une génération de leaders congolais ayant reçu une éducation formelle qui leur a permis de jouer un rôle crucial dans l’histoire politique du pays après l’indépendance.
Carrière politique#
Abdoulaye Yerodia Ndombasi s’est rapidement imposé comme un fidèle allié de Laurent-Désiré Kabila, le président de la République Démocratique du Congo qui a pris le pouvoir après avoir renversé Mobutu Sese Seko en 1997. Yerodia a été nommé directeur de cabinet du président le 22 décembre 1997, fonction qu’il a officiellement occupée à partir du 2 janvier 1998. Il a ensuite été nommé ministre des Affaires étrangères de la RDC, un poste qu’il a occupé du 15 mars 1999 jusqu’à la fin de l’année 2000. Ce rôle lui a permis de renforcer la diplomatie congolaise dans un contexte de guerre civile complexe et de tensions avec les rebelles.
En 2003, après la signature d’un accord de paix visant à mettre fin au conflit entre le gouvernement, les groupes rebelles et les partis d’opposition, Yerodia a été nommé l’un des quatre vice-présidents du gouvernement de transition, représentant le camp de Kabila. Il a été officiellement désigné à ce poste par Joseph Kabila en avril 2003, et a servi jusqu’en décembre 2006, date à laquelle un nouveau gouvernement élu a pris le relais. Durant cette période, il a joué un rôle crucial dans la gestion du processus de transition post-conflit en RDC.
Après son mandat de vice-président, Abdoulaye Yerodia Ndombasi a été nommé sénateur, un poste qu’il a occupé jusqu’à sa mort le 19 février 2019 à Kinshasa, à l’âge de 86 ans.
L’affaire du mandat d’arrêt (Congo c. Belgique)#
Une des affaires les plus marquantes de la carrière de Yerodia est son implication dans une affaire juridique internationale. En 1998, lors des violents conflits ethniques en République Démocratique du Congo, Yerodia aurait encouragé publiquement la population à s’en prendre aux rebelles, en particulier ceux d’ethnie tutsi, par des discours incitant à la violence. En réponse, la Belgique a émis un mandat d’arrêt international contre lui en vertu de sa loi de compétence universelle, une législation qui permettait aux tribunaux belges de juger les crimes internationaux, l’accusant d’incitation au génocide.
Face à cette accusation, le gouvernement congolais a contesté le mandat d’arrêt en déposant une plainte devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), affirmant que la Belgique n’avait pas compétence pour poursuivre un ministre en fonction et que Yerodia bénéficiait de l’immunité diplomatique en tant que ministre des Affaires étrangères. En 2002, la CIJ a statué en faveur de la RDC, annulant le mandat d’arrêt sur la base de l’immunité diplomatique, une décision qui a suscité des critiques de la part des organisations de défense des droits de l’homme, car elle a été perçue comme un recul de la compétence universelle en matière de poursuites pour crimes graves.
Conclusion#
Abdoulaye Yerodia Ndombasi restera dans l’histoire comme une figure politique influente de la République Démocratique du Congo, ayant occupé des postes clés dans un contexte de transition politique difficile. Son implication dans l’affaire du mandat d’arrêt international a mis en lumière des questions délicates sur l’immunité diplomatique et la compétence universelle. Malgré les controverses, il a laissé un héritage marqué par son engagement dans les affaires étrangères et le processus de paix en RDC.
References:#
Books:#
Mangu, A. M. B. (2002). The road to democracy in South Africa: The role of the International Criminal Court in the protection of human rights in Africa. Africa Institute of South Africa.
Nzongola-Ntalaja, G. (2002). The Congo: From Leopold to Kabila: A people’s history. Zed Books.
Articles:#
Cassese, A. (2002). When may senior state officials be tried for international crimes? Some comments on the Congo v. Belgium case. European Journal of International Law, 13(4), 853–875. https://doi.org/10.1093/ejil/13.4.853
Schabas, W. A. (2001). The Belgian Congo war crimes trials: Universal jurisdiction and the prosecution of international crimes in Belgian courts. Leiden Journal of International Law, 14(1), 55-75. https://doi.org/10.1017/S0922156501000046
Simons, M. (2002, February 15). Court bars Belgium from war crimes case against Congo’s foreign minister. The New York Times. https://www.nytimes.com/2002/02/15/world/court-bars-belgium-from-war-crimes-case-against-congo-s-foreign-minister.html
Court cases:#
International Court of Justice. (2002). Arrest Warrant of 11 April 2000 (Democratic Republic of the Congo v. Belgium), Judgment, I.C.J. Reports 2002, 3.
Reports:#
United Nations High Commissioner for Refugees. (2001). Special report: Democratic Republic of the Congo. UNHCR.
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