Archive d’Afrique sur Mobutu: Les Mystères Cachés de Son Règne au Zaïre now called DRC Part 1

Archives d’Afrique : Les Mystères Cachés du Règne de Mobutu au Zaïre (RDC)

Mobutu Sese Seko : De la Montée au Pouvoir à la Chute d’un Dictateur

Le 24 novembre 1965, un coup d’État orchestré par Joseph Désiré Mobutu transforme à jamais l’histoire de la République Démocratique du Congo. Ce jour-là, Mobutu s’empare de Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), destitue le président Joseph Kasa-Vubu et devient le chef incontesté du pays. La population, lassée du chaos, accueille favorablement cet homme qu’elle considère comme un sauveur, capable de restaurer l’ordre et la stabilité.

La Trahison de Patrice Lumumba

Dès son accession au pouvoir, Mobutu scelle le sort de Patrice Lumumba, ancien Premier ministre et fervent défenseur du panafricanisme. Livré à ses ennemis, Lumumba est assassiné au Katanga en 1961. Cet événement marque un tournant sombre dans l’histoire du Congo et de l’Afrique. Mobutu, débarrassé de Lumumba, consolide son autorité et symbolise une rupture avec le passé colonial en rebaptisant Léopoldville « Kinshasa » en 1966.

Une Politique Répressive et Nationaliste

Pour asseoir son pouvoir, Mobutu instaure dès 1966 un régime répressif. Il organise des pendaisons publiques pour intimider ses opposants, comme Évariste Kimba et ses compagnons. En 1968, il fait exécuter Pierre Mulele, malgré une promesse d’amnistie. Sur le plan économique, il nationalise des entreprises contrôlées par les anciens colons, notamment l’Union Minière du Haut-Katanga, et introduit une nouvelle monnaie, le zaïre, en 1967 pour affirmer l’indépendance économique du pays.

Les Rébellions de l’Est

L’Est du Congo reste un foyer de tensions. En 1967, des rébellions éclatent à Bukavu et Kisangani, soutenues par des mercenaires étrangers. Mobutu déclare l’état d’urgence et sollicite l’aide de l’ONU et de l’Organisation de l’Unité Africaine. Bien que ces interventions parviennent temporairement à stabiliser la région, les conflits récurrents continuent d’affaiblir le pays.

L’Authenticité : Une Rupture Culturelle

En 1971, Mobutu lance la politique de l’authenticité, une tentative de rompre avec les influences étrangères. Le pays devient le Zaïre, et il impose l’abandon des prénoms chrétiens au profit de noms africains. Il introduit également l’abacost, une tenue vestimentaire traditionnelle. Cependant, cette politique symbolique ne masque pas les problèmes économiques croissants et l’opposition à son régime.

Les Invasions de Shaba et l’Intervention Étrangère

En 1977 et 1978, la province de Shaba (Katanga) est envahie par des forces soutenues par l’Angola. Mobutu, dont l’armée est affaiblie, demande l’aide de la France et du Maroc. L’intervention militaire française stabilise temporairement la situation, mais révèle la dépendance de Mobutu vis-à-vis de ses alliés étrangers pour maintenir son pouvoir.

Le Déclin Inévitable

Dans les années 1980, le Zaïre plonge dans une crise économique profonde. Mobutu fait appel au Fonds Monétaire International, mais les mesures d’austérité aggravent la pauvreté. Le peuple zaïrois commence à perdre confiance en celui qu’ils appelaient autrefois « Papa Mobutu ». Sur la scène internationale, il devient de plus en plus isolé.

Un Héritage Contesté

La chute de Mobutu en 1997, à la suite de la rébellion menée par Laurent-Désiré Kabila, marque la fin de son règne de 32 ans. Son héritage reste profondément controversé : pour certains, il est l’homme qui a maintenu l’unité du pays, tandis que pour d’autres, il symbolise la corruption, la répression et la ruine économique du Zaïre. Son règne continue de susciter débats et interrogations, tant au Congo qu’à l’échelle internationale.

Mobutu Sese Seko, figure complexe et paradoxale, demeure un personnage incontournable pour comprendre l’histoire tourmentée de la République Démocratique du Congo.